dimanche 13 mai 2012

Une petite frénésie me gagne à l'approche du départ pour Rio. Notre dernière rencontre du 12 mai a ajouté le grain de sel pour pimenter l'avant-départ. Avec quelques jeux de re-connaissance, les uns plus fous que les autres, intéressés, motivés, engagés à fond vers le Sommet des Peuples de Rio + 20.
Vingt ans que les lois de Rio de Janeiro en 1992 voulaient 'promouvoir la bio-diversité' de la nature et des peuples. Et depuis, quelques accrocs, des pertes de diversité, des peuples qui se débattent encore devant le rouleau compresseur de l'économie moderne et de celle dont nous entendrons sûrement parler: la 'nouvelle économie verte', celle qui sera sensée...être sensée...pour l'avenir de l'Humanité. Que de contradictions, malgré l'enthousiasme que j'ai. Comme un pincement au coeur, après avoir entendu mes collègues nous présenter plein d'alternatives depuis le 14 janvier. Des alternatives viables, si et seulement si, les gens du peuple ne sont pas les seuls à y croire. Nous pensons être plus de 100,000 à Rio, au bord du Parque de Flamenco, à Catete, au centre d'un des plus gros rassemblement international sur l'environnement, le développement durable et la protection des biens communs.

A Montréal, il y a peu de temps, nous étions plus de 200,000 devant le parc du Mont-Royal, en pleine nature; celui-là même qui était l'objet de spéculation d'exploration extractive il y a 2-3 ans.
Il faut donc se battre pour protéger les lieux communs de tous, qui devraient être à tous et toutes. Avec un soutien sans précédent pour le meilleur d'un autre monde possible, terme désormais utilisé pour concrétiser nos rêves, plutôt que nos cauchemars. Mais entretemps, le Plan Nord vient brouiller les cartes du développement. Notre gouvernement est allé de l'avant, sans le consentement libre et éclairé de bien des parties: les Autochtones d'abord ! les militants de l'environnement ensuite, les recycleur-euses, les jeunes de la génération de l'éco-habitation, les plus vieux qui ont lutté contre les gaz de schistes, contre l'exploration pétrolière dans le St-Laurent, les gens engagés qui luttent encore contre l'exploration-exploitation de l'uranium et du diamant. Ce n'est pas terminé !

Nous nous préparons pour Rio, moi avec mes objectifs de stage-observation sur le mouvement des convergences Nord-Sud, et chacun-chacune avec, dans ses bagages, l'étincelle de la découverte et de la rencontre solidaire, au-delà de la frontière des passeports.

Hasta lluego,

Henri-C. Baudot

1 commentaire:

  1. 20 juin 2012.- Le Sommet des Peuples tire doucement vers la fin, alors qu'officiellement, la rencontre de l'ONU sur RIO+20 roule du 20 au 22 juin. Les grandes instances mondiales vont sans doute continuer à vouloir maintenir un certain développement, très bénéfique pour les uns et beaucoup moins pour la très grande majorité des autres. Ces derniers d'ailleurs se trouvent davantage dans les espaces ouverts de rencontres avec des participants venus de partout dans le monde, là où les échanges sont directs, francs et où les valeurs de l'humanité sont claires. Rio+20, espace des dialogues pour les dirigeants de la 'nouvelle économie vert'? ce n'est pas sûr, même s'il semble y avoir une bonne communication entre les membres de la société civile, les ONGs et les chefs d'état de l'ONU. Aujourd'hui, le 20 juin, avait lieu aussi la grande marche du (des) peuples, les citoyens et citoyennes, comme pour les autres grandes marches où nous nous retrouvons, entre femmes et hommes de la planète, en plein centre de Rio. Avec musique, tambours, et quelques casseroles québécoises que plusieurs brésiliens ont reconnu. Une belle journée de solidarité qui ne sera pas terminée après le 22 juin.

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